La brigade anti-tags de la RATP l’a arrêté en 2007 après presque vingt ans de “cav­ale”. Le procès du célèbre graf­feur parisien Azyle reprend ce mer­cre­di 2 mars. Il aurait pu se dérouler bien plus tôt si l’ap­pli­ca­tion Dans­MaRue avait existé. Depuis juin 2013, la mairie de Paris a inau­guré cet out­il de sig­nale­ment, calqué sur une ini­tia­tive anglaise sim­i­laire, FixMyS­treet. Elle per­met à votre voisin de relever toutes les dégra­da­tions de l’espace pub­lic, notam­ment les tags.

Aujourd’hui, l’application compt­abilise env­i­ron 10 000 télécharge­ments. Depuis son smart­phone ou le ser­vice dédié sur le site de la mairie de Paris, tout le monde peut indi­quer la présence d’une pein­ture urbaine. En face d’un graf­fi­ti dérangeant, le témoin suit qua­tre étapes sim­ples pour pub­li­er sa contribution.

On a une quar­an­taine de graf­fi­tis sig­nalés par jour sur l’application et le site Un respon­s­able du ser­vice pro­preté de la Ville de Paris

Il choisit d’abord la caté­gorie graf­fi­ti, prend une pho­to de la dégra­da­tion et la géolo­calise. Pour finir, il trans­met son adresse mail — elle lui per­me­t­tra de suiv­re les avancées de son sig­nale­ment. Con­tribu­tif, le sys­tème per­met même aux autres util­isa­teurs de con­firmer la dénonciation.

À par­tir de là, les ser­vices de la Ville pren­nent le relais. « On a une quar­an­taine de graf­fi­tis sig­nalés par jour sur l’application et le site, les col­lab­o­ra­tions ne sont pas effacées, détaille un respon­s­able du Ser­vice tech­nique de la pro­preté de Paris (STPP). Mais nous n’avons pas le matériel pour effac­er les tags effi­cace­ment donc on trans­met à des entre­pris­es spé­cial­isées. »

1500 m²
la sur­face de murs tagués traitée chaque jour

L’en­tre­prise “Kor­ri­g­an Graf­fi­ti” dis­pose qua­si­ment d’un mono­pole con­cer­nant l’élim­i­na­tion des tags. A l’ex­cep­tion des 8e et 15e arrondisse­ments, c’est elle qui net­toie tous les tags de la cap­i­tale . « Les sig­nale­ments sur Dans­MaRue néces­si­tent env­i­ron trois semaines avant une opéra­tion sur le ter­rain et l’effacement du tag », pré­cise Farah Saoufi, assis­tante d’exploitation chez Kor­ri­g­an. Les équipes de dégraf­fitage, dotées de smart­phones pour véri­fi­er l’emplacement des façades van­dal­isées, trait­ent chaque jour une sur­face d’environ 1500 m².

Si l’application Dans­MaRue con­naît encore quelques bugs, notam­ment pour inclure les pho­tos sur les smart­phones sous sys­tème Android, des mis­es à jour sont régulière­ment engagées. Street-artistes, ama­teurs de bombes à pein­ture et de tags à l’acide vous voilà prévenus : le Lit­tle broth­er de l’art urbain is watch­ing you.

 

Crédit pho­to : © Blan­dine Garot